ITALIE
ITALIE
Le bel étalon-chocolat Eduardo Stephanetti se réveille un matin dans son lit soyeux en baldaquin
Tout nu, il se dandine tendrement tel un ver dans ses couvertures cousues par Léonard de Vinci en personne
Il se lève soudainement, la trique a l'air du midi, car aujourd'hui il est excité, dame Ferrari va s'enjoindre à lui sous peu, peut être est-elle déjà là ? sa dulcinée l'attend-elle en bas de son immeuble moulu en sculptures raffinées du centre de Rome ?
Cul nu il glisse vers sa grande fenêtre et tire les rideaux rouges , le soleil romain éclaire son crâne chauve de quarantenaire accompli , ses dents du bonheur se dévoilent
Il tourbillonne sur ses doigts de pieds et s'en va à la cuisine remplir sa coupe d'or , de café italien prestigieux, il lape son liquide noir pur avachis dans son siège royal quand le téléphone vibre
Madame F, est-ce vous ?
Il saute de son trône et regarde le Télécran , courbé comme une cigogne
Monsieur Stephanetti , votre chaleureuse et belle fidèle vous attend ,
Heureuse journée très cher.
Poings levés il enfile un slip Louis Vuitton, s'emballe de son costume à carreaux luxueux de chez Vuccato martini
Ses mocassins brillants reflètent son sourire de mannequin fier
Il ouvre la porte en bois d'acajou de son logement puis dévale les escaliers en marbre sous les bruits clac-claquants de ses semelles
Qui que voici ?
Qui que voilà garée là devant notre noble pacha ?
Qui quezzacoti que voili coiffée d'un noeud papillon géant ?
Madame F !
Elle brille , elle est là, prête pour lui !
Il s'approche , pose un genou et lui empoigne la poignée de porte
Soigneusement, elle s'ouvre , ses sièges neufs sentent la rose, caressant les coutures, tel un oiseau il se pose façon colombe sur la banquette
Allongé il soupire : ahhh mon moment préféré de la semaine
En effet Eduardo loue cette Ferrari pour un jour dans la semaine car elle est trop chère pour lui
Mais un jour , madame F sera sienne
La belle vrombi et ils s'en aillent ,le prince est moulassé dans le siège conducteur ,crânant fier vitres baissées aux abords de la Piazzo de veccino
Tous deux se dirigent vers la plage ,seuls entre amoureux entre les rocailles, les rouleaux de la Méditerranée s'écrasant au loin sur le sable
Ils y passeront la journée
Mais il est déjà 17h, il doit rendre ,larmouille a l'oeil sa chérie
C'est ainsi que revenu a Rome, il la voit repartir avec un autre :-(
Stephanetti tourne le dozzo affichant son moule-cul pentalon, et s'enfonce dans la rue, attristé mais pressé de la revoir.
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